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Génie : Faut-il être fou pour être un artiste d’exception ?

folie et génie

Faut-il être fou pour être un génie ? L’art et la folie flirtent bien souvent ensemble si l’on regarde le destin tortueux et difficile des artistes d’exception ! Dali, Van Gogh, Antonin Artaud, Camille Claudel, Nietzsche… La création puise-t-elle toujours sa source dans la souffrance ou la folie ? Le génie est-il nécessairement un être tourmenté qui puise dans ses failles et ses névroses ? Une question qui nous a rendu fou…

Les personnalités créatrices ont-elles un grain ?

La question des rapports entre génie, folie et créativité est ancienne. Cette question fut une préoccupation des philosophes dès l’Antiquité. Aristote s’interrogeait lui-même sur le lien apparent entre les personnalités créatrices et les troubles de l’humeur. Alors pour quelles raisons les esprits d’exception sont-ils manifestement mélancoliques ? Pour le psychanalyste Philippe Brenot, auteur du follement passionnant ouvrage Le génie et la folie, un créateur d’exception semble souvent être prédisposé au départ. Et cette force qui l’inspire est aussi proche de la pathologie. C’est ainsi qu’on observe que la vie intime de grands créateurs est souvent difficile, comme le montrent par exemple les destins personnels de Baudelaire, Balzac, Hugo, Berlioz, Schumann, Van Gogh, Bukowski, Jean Cocteau, Camille Claudel…

Le cas Camille Claudel

C’est à la fin 19ème siècle que la jeune sculpteuse Camille Claudel entre à l’Académie. C’est là qu’elle rencontre son maître Auguste Rodin. Malgré sa maîtrise rare de la sculpture sur le bronze, le marbre ou la pâte de verre, la jeune artiste vit une vie difficile et tourmentée, qui la mènera à la paranoïa et l’enfermement psychiatrique.

Après 1905, les périodes paranoïaques de Camille Claudel se multiplient et s’accentuent. Selon elle, Rodin retient ses sculptures pour les mouler et se les faire attribuer sous son nom. Elle vit dans une grande détresse physique et morale, ne se nourrissant plus et se méfiant de tous. Elle est internée puis transférée, à cause de la guerre, où elle meurt trente ans plus tard, le 19 octobre 1943.

La souffrance au service de l’Œuvre

Comment comprendre donc ce lien entre folie et créativité ? En tout cas, ce qui frappe chez les créateurs, ce sont ces épisodes successifs d’hyperactivité, qui leur confèrent cette rapidité de création, cette énergie considérable, des projets incessants et une grande confiance en soi. Ces élans de créativité sont ensuite coupés par des moments de troubles émotionnels, de fatigue, de détresse parfois même, faisant souvent suite à la dépression. Certains artistes semblent ainsi avancer dans leur art par des traits de génie et des sursauts de clairvoyance, tantôt assombris par leur sensibilité extrême.

Faut-il être fou pour être artiste ?


Considéré tantôt comme mélancolique, dépressif ou névrosé, le créateur hors-norme est habité par une sensibilité extrême. La cyclothymie rythme son œuvre. Mais pour le psychanalyste, le génie n’est absolument pas réductible à la seule folie : “Le génie est un être multiforme, qui puise toujours son inspiration créatrice à la source intérieure de son humeur et du dynamisme des idées. Les créateurs d’univers originaux sont rarement des êtres lymphatiques, conformistes ou bien-pensants.” La folie est-elle donc l’état second des êtres fertiles en pleine création ? Le génie créateur est en tout cas souvent en rupture avec la société, peut-être parce qu’il est en avance sur son temps, ou étranger à son temps.

Envie d’en savoir plus : continuez votre lecture avec les livres de Philippe Brenot, Le génie et la folie et de Sophie de Sivry, Philippe Meyer, L’art et la folie

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